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Rapport – Information sur le marché du travail pour le secteur de l’électricité en Alberta

Le nouveau rapport de RHIEC répertorie, met en contexte et examine les questions relatives aux ressources humaines qui ont une incidence sur le secteur électrique de l’Alberta.

Financé par le gouvernement albertain, le rapport décortique les répercussions des évolutions économiques, technologiques, réglementaires et environnementales sur le marché de l’électricité unique en son genre au pays; il en détermine ensuite les implications probables sur le marché de l’emploi. Il propose une stratégie qui permettrait au secteur d’exploiter pleinement son potentiel tout en poursuivant l’objectif à long terme de carboneutralité.

Le rapport se fonde sur une analyse rigoureuse des facteurs économiques, démographiques et techniques, et fait appel à des sources probantes multiples. Ses recommandations permettront au secteur de l’électricité de continuer à fonctionner de manière fiable et rentable, tout en stimulant la croissance économique et la durabilité environnementale en Alberta et au Canada.

Principaux constats

Les activités de production, de transport et de distribution d’électricité employaient 13 354 Albertains en 2022, soit 12,1 % de la main-d’œuvre du secteur canadien de l’électricité. Sur une base annuelle moyenne entre 2017 et 2022, ces emplois ont augmenté de 2,6 % en Alberta et de 2,3 % au Canada. La hausse dans ces deux compétences s’est surtout produite dans la sphère de l’énergie renouvelable.

RHIEC a répertorié 21 professions précises faisant partie intégrante du secteur électrique de l’Alberta et les a classées en cinq grands groupes :

  1. Gestionnaires et superviseurs
  2. Ingénieurs, techniciens et technologues
  3. Métiers spécialisés
  4. Technologies de l’information et des communications (TIC)
  5. Autres professions
Projections selon des scénarios alternatifs

RHIEC a réalisé des projections relatives au marché du travail pour ces professions dans le cadre de deux scénarios distincts : « mesures actuelles » et « carboneutralité ». Dans le scénario des « mesures actuelles », la configuration actuelle des politiques énergétiques et environnementales est maintenue dans une large mesure, tandis que dans le scénario « carboneutralité », des actions concertées sont menées pour parvenir à un système de production d’électricité décarboné d’ici à 2035 et à une décarbonisation de l’ensemble de l’économie d’ici à 2050.

Les deux scénarios annoncent que la plupart des débouchés relatifs aux emplois en Alberta entre 2023 et 2028 découlent de la nécessité de remplacer la main-d’œuvre qui part à la retraite. De plus, les groupes professionnels des métiers spécialisés et autres professions devraient compter le plus grand nombre de postes à pourvoir. Un nombre élevé de postes vacants est également prévu dans le groupe des ingénieurs selon le scénario des « mesures actuelles », ainsi que dans le groupe des gestionnaires et superviseurs selon le scénario de « carboneutralité ».

Au cours des cinq prochaines années, on estime que l’emploi dans le secteur électrique de l’Alberta enregistrera un taux de croissance composé annuel moyen de 2 % selon le scénario des « mesures actuelles » et de 1,6 % selon le scénario de « carboneutralité ». Dans les deux scénarios, aucune profession ne devrait voir ses effectifs diminuer pour les cinq prochaines années.

Recrutement et maintien en poste

Il est devenu progressivement difficile pour les employeurs du secteur albertain de l’électricité de recruter et maintenir en poste un nombre suffisant d’employés possédant le bon bagage de compétences et d’expérience professionnelle. Cela s’explique en grande partie par le fait que les organisations opérant dans les domaines du pétrole et du gaz, de la construction, de la finance et des télécommunications se font de plus en plus concurrence pour recruter une main-d’œuvre possédant les mêmes qualifications que celles prisées par le secteur électrique.

Si des mesures concrètes ne sont pas adoptées pour remédier à cette situation, on assistera à la persistance et, dans certains cas, à l’aggravation de déséquilibres flagrants sur le marché de l’emploi. Le perfectionnement de l’intégration des énergies renouvelables, des systèmes de stockage et des réseaux intelligents dans le secteur électrique de l’Alberta, ainsi que les initiatives visant à électrifier des pans entiers de l’économie ne pourront se faire sans le déploiement de nouvelles expertises, de nouveaux programmes d’études et de pratiques novatrices en matière de ressources humaines.

Recommandations

Les principaux constats du rapport de RHIEC sous-tendent les recommandations suivantes :

  • Il faut redoubler d’efforts pour compiler et diffuser systématiquement des données opportunes et pertinentes qui mettent en lumière les conditions du marché du travail dans le secteur électrique de l’Alberta, en particulier en ce qui concerne les emplois liés à l’énergie renouvelable.
  • Pour que le secteur puisse s’adapter à l’évolution du contexte économique, concurrentiel et environnemental, il faudra étoffer les programmes universitaires dans des domaines ayant trait, par exemple, à l’énergie éolienne et solaire, ainsi qu’à l’énergie géothermique. Il conviendra également de mettre davantage l’accent sur les technologies de captage, de stockage et de séquestration du carbone, ainsi que sur les solutions de stockage à long terme, lesquelles modifient la façon dont les consommateurs et les producteurs interagissent avec le réseau électrique.
  • Les employeurs albertains et les établissements d’enseignement supérieur de la province ont tout intérêt à collaborer plus étroitement pour concevoir des cours et des programmes éducatifs novateurs et attractifs qui correspondent à l’évolution des besoins de l’industrie en matière de compétences. Il y a un besoin croissant pour des programmes pédagogiques qui inculquent les aptitudes et les compétences nécessaires à l’exploitation d’un réseau électrique qui deviendra de plus en plus sollicité et décentralisé au fil du temps.
  • Les établissements d’enseignement postsecondaire devraient élaborer et proposer des programmes d’études qui cadrent mieux avec les besoins en compétences des employeurs travaillant dans différentes régions de la province et dans les collectivités mal desservies — en particulier celles où l’on s’attend à ce que l’électrification fasse partie intégrante des perspectives de développement économique.
  • Il convient d’accorder une plus grande place aux initiatives axées sur la DEI au sein du secteur de l’électricité et des établissements d’enseignement de la province. Des dispositions doivent être prises pour multiplier les possibilités de carrière en faveur des groupes sous-exploités, notamment des travailleurs formés à l’étranger. Si la main-d’œuvre reflète plus fidèlement la population de l’Alberta, cela rendra le secteur plus attrayant en tant qu’employeur éventuel aux yeux des femmes, des peuples autochtones et des minorités visibles.
  • Les programmes d’apprentissage doivent être étoffés et améliorés, puis faire l’objet d’une promotion plus soutenue, en particulier pour les métiers spécialisés et les TIC, qui forment un maillon essentiel du secteur électrique. Ainsi, davantage de jeunes pourraient s’orienter vers des carrières dans ces domaines.
  • Des efforts doivent être déployés pour éliminer les facteurs de dissuasion (p. ex. les règles en matière de pension) qui freinent le maintien en activité du personnel plus âgé dans le secteur de l’électricité, malgré son intention de continuer à travailler.

Remerciements

Dans le cadre de cette étude, RHIEC tient à remercier les employeurs, les établissements d’enseignement et les autres organisations qui ont participé à la recherche préliminaire en offrant généreusement leur temps et leur soutien.

RHIEC souhaite exprimer sa sincère gratitude et sa reconnaissance aux personnes mentionnées ci-après, qui ont apporté leur contribution et leur appui à la révision, à la rédaction, à la modélisation des données et à la gestion du projet mené à son terme.

  • Brian McGurk, V.-P., expérience client – personnes et culture, AESO
  • Kevin Burgemeister, vice-président principal, opérations, ATCO Electric
  • Steven Tobin, directeur général, LabourX Ltd.
  • Michelle Branigan, directrice générale, RHIEC
  • Mark Chapeskie, V.-P., développement des programmes, RHIEC
  • Sandiswa Sotashe, gestionnaire de projet, RHIEC
  • Sheldon Polowin, économiste, RHIEC
  • Yulia Nerovny, économiste, RHIEC

Ce projet a été financé par le gouvernement de l’Alberta

Les gouvernements de l’Alberta et du Canada travaillent en partenariat et financent conjointement des programmes et des services d’aide à l’emploi.