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Écrit par Yoana Turnin, gestionnaire de projets chez RHIEC

En 2021, le Canada s’est joint à plus de 120 autres pays pour s’engager à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 « pour éviter les pires conséquences des changements climatiques ». En quelques mots, cela implique la réduction ou la compensation des émissions de gaz à effet de serre de l’économie grâce à l’électrification, à l’efficacité énergétique et aux technologies propres. Cet engagement, ainsi que les changements dans la composition de la main-d’œuvre du secteur de l’électricité, représente une occasion unique pour les jeunes qui recherchent une carrière motivante.

Perspectives de l’industrie

Actuellement, les secteurs de l’électricité et des technologies propres sont confrontés à d’importantes difficultés en matière de ressources humaines. D’un point de vue macroéconomique, le faible taux de chômage au Canada et le nombre exceptionnellement élevé d’emplois vacants indiquent une pénurie de main-d’œuvre généralisée. En outre, selon une recherche entreprise par RHIEC, une organisation à but non lucratif qui travaille à renforcer la capacité de l’industrie canadienne de l’électricité à répondre aux besoins actuels et futurs de sa main-d’œuvre, le taux de retraite prépandémique du secteur s’élève à près de 3 %, soit 1,5 fois la moyenne nationale pour toutes les industries. Ce chiffre a probablement augmenté en raison de la pandémie, bien que l’incidence exacte ne soit pas encore déterminée.

Pour tenter de combler rapidement cette lacune, la plupart des employeur·euse·s font largement appel à des entrepreneur·e·s externes pour s’acquitter de fonctions essentielles de leur entreprise. Le recrutement supplémentaire se fait également en grande partie au sein de l’industrie, par opposition à l’accès à de nouveaux bassins de talents. Tous ces facteurs font du remplacement de la main-d’œuvre existante, tout en assurant la croissance du secteur, un défi de taille.

L’occasion

Les secteurs des énergies renouvelables et des technologies propres, comme la production d’énergie solaire et éolienne, sont bien placés pour attirer les jeunes employé·e·s. Les travailleur·euse·s des générations Y et Z sont particulièrement intéressé·e·s par les possibilités d’emploi qu’ils·elles jugent significatives et qui leur permettent de contribuer à « quelque chose de plus grand ». Cependant, ces groupes ont également tendance à ne pas savoir comment accéder aux occasions qui répondent à ces motivations intrinsèques.

Une récente étude de l’information sur le marché du travail de RHIEC indique que la proportion de travailleur·euse·s de moins de 25 ans dans le secteur de l’électricité demeure de 5 %, ce qui est inférieur à la proportion au sein de la main-d’œuvre canadienne en général (14 %). Parallèlement, les femmes et les personnes s’identifiant à d’autres genres, les personnes en situation de handicap, les Autochtones, les nouveaux·elles arrivant·e·s au Canada, les personnes noires et les autres personnes racialisées, ainsi que les membres de la communauté 2SLGBTQ+ sont sous-représenté·e·s dans le secteur. Ce potentiel inexploité renforce l’idée que l’implication des jeunes générations dans le secteur, d’une manière qui tienne compte de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (ÉDI), est d’une importance cruciale pour la réussite à long terme de l’industrie.

La solution

Un grand nombre de professions dans l’industrie de l’électricité sont de nature technique. C’est pourquoi les apprenti·e·s et les gens de métier en particulier font partie intégrante du succès futur de l’industrie. Le gouvernement du Canada indique qu’environ 700 000 travailleur·euse·s qualifié·e·s devraient prendre leur retraite d’ici 2028. Le Forum canadien sur l’apprentissage estime que pour répondre à cette demande, 75 000 apprenti·e·s devront être embauché·e·s chaque année au cours des cinq prochaines années.

Afin de favoriser la croissance du secteur, Emploi et Développement social Canada a récemment mis sur pied le Service d’apprentissage pour aider les petites et moyennes entreprises (499 employé·e·s ou moins) à embaucher des apprenti·e·s de première année dans 39 métiers Sceau rouge. Il s’agit notamment d’électricien·ne·s industriel·le·s et en construction, de monteur·euse·s de lignes électriques, des chaudronnier·ère·s, des monteur·euse·s d’appareils de chauffage, des monteur·euse·s d’installations au gaz, de soudeur·euse·s, de machinistes, d’outilleur·euse·s-ajusteur·euse·s et de mécanicien·ne·s industriel·le·s (de chantier).

Les investissements dans les possibilités d’apprentissage intégré au travail, sous la forme d’un soutien financier aux employeur·euse·s, constituent certainement une incitation à diversifier leur bassin de talents. Toutefois, des aides supplémentaires sont également nécessaires pour améliorer la participation des groupes dignes d’équité à la formation et aux carrières dans les métiers qualifiés et pour garantir leur maintien en poste. Parmi les exemples d’initiatives de ce type, mises en œuvre par RHIEC en tant que l’un des prestataires du Service d’apprentissage, figurent la formation en matière d’ÉDI pour les employeur·euse·s, la formation sur le perfectionnement des compétences professionnelles pour les participant·e·s (axée sur la communication, le leadership et la résolution de problèmes, entre autres), le mentorat et les possibilités de collaboration intersectorielle entre les employeur·euse·s, les éducateur·rice·s, les organisations syndicales, le gouvernement, les prestataires de services, et les apprenti·e·s actuel·le·s et potentiel·le·s.

Les enjeux complexes, tels que les défis actuels du marché du travail, nécessitent des solutions globales. Une approche holistique qui favorise des milieux de travail favorables et évolutifs et promeut la sensibilisation aux possibilités de carrières motivantes dans le secteur de l’électricité est une priorité urgente alors que le Canada s’efforce de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

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